mercredi 31 octobre 2007

Père Et Fils


As-tu jamais vu un autre horizon ?

Entendu d’autres voix que celles

Des salles importunes une musique

Merdique en résidu sonore

D’ailleurs tu n’es qu’une prise

Dans la chaleur estivale paradis

Des touristes tu as fait le guide

Et serveur et puis guide à nouveau


Ton fils : le prolongement de tes fibres

À ce qu’on raconte petite musique

De plus en plus confuse comme

Si la filiation était une assurance

Encore une délibération un sujet

De revendication au milieu des

Conserveries transformées en musées

Le père le guide le tout-puissant


Tellement fort que tu traînes

L’histoire de toute une lignée

Descendance famille postérité

Les belles allégations l’aveu d’un

Rapport impossible mon fils

Je ne suis qu’une question inquiète et

Certainement pas un guide à part

Pour les touristes gens de passage


Ils ne veulent voir que les murs

Les machines et repartir avec des

Souvenirs je ne leur en veux pas

Je suis comme eux comme eux

Je ne m’attarde pas sur les détails

Trop de décomptes pourquoi je n’ai

Pas agi de cette façon à ce moment-là ?

Pourquoi j’ai accepté de m’exposer


Aux alcaloïdes pourquoi je t’ai

Laissé m’accompagner dans mes oeuvres

Nos voyages tragiques qui tintent comme

Le fléau une lourde batterie un sacerdoce

L’oratoire de notre relation père-fils

Tu m’as suivi je t’ai accueilli à ma façon

Nous n’aurions pas dû croire à leur

Catéchisme et jamais se rencontrer

(Like a father...Despite everything)

mardi 30 octobre 2007

Gun (Rêve Européen)


La santé s’effrite

Et la peur l’envahit

Qu’ai-je accompli ?

Qui ai-je rencontré ?

Rien ni personne

Rien ni personne


La main sur un gun

Crosse noire canon

Froid crosse noire

Canon froid la santé

S’effrite et bien

Qu’elle retourne


A la mer par la rampe

A la mer par la rampe

Crosse noire canon

Froid l’esprit dans un

Etat mirifique l’esprit

A l’impensable bleu


De méthylène l’anti-

Septique de couleur

Bleue une obsession

Obsession crosse noire

Canon froid un flash

Européen un rêve


Européen nuit de

Colonnes de réfugiés

Colonnes de réfugiés

La carte d’un continent

Au pied d’un monument

Elle ne retient plus


Ses adorateurs et

Ses femmes réfugiées

Plus de protection

La santé s’effrite et

La peur l’envahit

Qu’ai-je transmis ?


La carte est foulée

d’une crosse inanimée

Out cold : it’s getting cold

lundi 29 octobre 2007

Severe Handicap


Quelques années réquisitoires

Avec une gamme : d’un visage

Que l’on embellit pour un murmure

Aux traits de l’horreur tous ces

Traits une douce et lente auto-

Mutilation tant de fois reconfigurée

La vie sculpte et se joue de la

Dissemblance tu vas tomber

Pour un peu on ajouterait : Amen


Et ces bruits qui font tenir une

Vie les immeubles lavés courir

L’assistance à la sortie des bureaux

Ces bruits contribuent à la cabale

Le texte n’est plus qu’une crise

Plus qu’une crise une putain d’entame

Un phénomène accessoire on peut

S’en passer il faut l’avouer il le

Faut et tuer les regrets tuez-les !


La furie des débuts le désespoir

De ceux qui vont crever dans la

Bonne voie ils tendent leurs traits

Comme des cordes et chavirent

Branchés sur une armoire électrique

Ils vont par le fond par le fond

Ils creusent des failles en écartant les

Artifices et branchent les dérivations

Pour un peu on dirait : Ainsi soit-il


Ce jeune à la démarche imbuvable

Etait la risée de tous une pauvre

Caricature d’être humain l’homme

Tombé par excellence une somme

Epileptique une face défigurée un

Pas une chute un pas une chute

Comique je vous dis à l’image de

L’homme cependant sous l’empire

Des drogues des calmants de l’alcool


Le texte est là dans la faille du miroir

Parce qu’il était invalide et que les

Images lui roulaient dessus les regrets

Sont inutiles je préfère à présent

Chuter avec lui jusqu’à plus soif

Aligner des séries de mots mutilés sortant

Des bouches d’égout ils remontent

De la folie et de la damnation

The false glamour of normality...

vendredi 26 octobre 2007

On The Warpath


Une ouverture dans la factory

Le dégoût des shows un divan unique

Défoncé les tripes sur le velours

Un drôle de clébard entre eux

Je le revois lui et ses yeux tranquilles


Moi j’étais là par hasard

Ce qui n’a pas changé le hasard

Comme beaucoup avant moi

Je suis resté une attirance brûlée

Si parfaite presque malsaine


Foncée mêlée de rouge rue

Magenta les confidences rue

Magenta un violacé si vif qu’on

Peut le confondre avec une encre

Synthétique de mauvaise qualité


La différence entre l’image et

Le reste je ne la fais plus depuis

Un moment un grand moment

Un arc-en-ciel qui file le bourdon

Le clébard lui savait depuis longtemps


La hargne la jalousie la fange

Il donnait l’impression d’en avoir

Fait sa pâtée et tranquille de ne plus

S’en émouvoir brave gardien

La fatigue des combattants


De ces types relevés du champ

De guerre dont ils n’ébruitent

Aucune parcelle stridente dont ils ne

Rapportent aucun son obscène tout

Dans la tête tout dans la tête


Des faucons rétifs qui tournoient

Sans jamais s’échapper de leurs taules

Ces crânes comme des ménageries

Cauchemardesques qui se sont

Pulvérisés en une poudre jetés à bas


Une poudre jetée à bas de la foudre

Une mèche et la guerre revient

Une mèche et ils s’élancent les tempes

Subitement douloureuses le clébard

M’avertissant : Watch Out !

jeudi 25 octobre 2007

French Kiss


Souvent ils s’aimaient

Ils finissaient toujours

Par se foutre sur la gueule

Dans ce petit immeuble

Soudain les ombres grandissaient

Sur les tapisseries énormes

Comme des vestiges


Dans la foulée des coups

De blues faisant osciller

L’ampoule et les pupilles

Les ombres grandissaient

Sur les boiseries et les chaises

Des convives abandonnés

Souvent ils s’aimaient


Quelquefois Vic Chesnutt

Meublait le carré de lumière

Un homme cassé pour

Une femme dans l’oeil

Du cyclone et cependant

Elle aimait la place déserte

Les chevaux de bois inertes


Incapables de galoper

Et puis ? Ils flottent et c’est

Mieux ainsi des audaces

Intérieures dans un bois brut

Pas même des jouets pour les

Gosses et puis ? C’est mieux

Ainsi ils les emmerdent


I Am Kloot t’es qu’une

Grosse couille je te le

Confirme lui disait-elle

Souvent quand il avait

L’audace de mendier un pardon

Quand elle avait l’audace

De lui répondre petit cheval


Furieux mais immobile

Et pan ! Les ombres grandissaient

Et la vie basculait des ralentis

Son esprit se mettait à flotter

Des musiques choisies

Souvent Vic Chesnutt pour elle

Seule dans sa chaise



mercredi 24 octobre 2007

En Voyage (Still Life)


De l’infinité d’une nature morte

Où se trouve l’identité remonte

Une écriture qui n’est plus asservie

Tributaire de la brume et des cadres

Dans ces rues entremêlées j’ai

Ramassé un livre mort à peine né

Déjà pillé et un livre mort

On en clamse aussi sûr que ça


C’est éreintant ça esquinte

Une ville recréée qui n’existe pas

Et que tout le monde pille allégrement

Une ville recréée et que tout le monde

S’arrache je suis mort et je siffle

Recherchant la traduction pour

M’éviter la déchéance que je côtoie

Trop que je dégage d’un récit boueux


La véritable source cette vie secrète

L’exégèse tout m’y conduit

Je suis mort et je siffle un air

A partir d’une perception déjà écrite

Ou mal écrite ou salement galvaudée

J’entrevois pourtant dans cette profusion

Une bâtisse le meilleur et le pire

Un mythe une allusion un mystère


Au fond d’un verre l’emblème

Délié intouchable encore raté

Je suis mort et je siffle marchant

Dans une ville qui n’existe pas

Pourtant peuplée à ras bord

Mais ce n’est qu’un objet un simple

Possible et encore la condition

Sine qua non indispensable d’un


Voyage éthylique boosté à la gouache

Aux prétextes bariolés aux pigments

Pastel point barre ce n’est pas autre

Chose ce n’est pas autre chose mais

C’est déjà trop apparemment déjà trop

Je suis mort et je siffle plus haut

Une nature morte dans un corps rigide

Still life stillborn stiff body

I was bored stiff...

mardi 23 octobre 2007

Mister Misery


Ils t’expliquent belliqueux

Ce qu’est la misère ce qu’est

Le chômage ce qu’est le manque

Mais ils ne savent rien

Rien rien rien


Des bien-fondés non loin

De ton deux-pièces les

Banderoles bien en évidence

Sur l’esplanade pavée de pierres

Rouges et noires


Sur la table pas de slogans

Erigés comme des lois

Juste une conserve sans étiquette

Du singe ? Des raviolis ?

Du singe ? Des raviolis ?


Sans quoi tu crèves de faim

Assourdi par les explications

Des écumeurs de souffrance

Enlacés comme des chiens

A leurs bannières


Leur lithium tu le bouffes

Tu grossis tu baves t’as

Les yeux révulsés et jaunes

Tu grossis le ventre vide

C’est le progrès c’est le progrès


Trophée symbolique de ce

Qu’ils ne connaîtront jamais

Ou par accident du singe ?

Du chien ? Des raviolis ?

Enfin y’a quoi dans cette boîte...


De quoi tenir de quoi

Entendre les explications de quoi

Avaler ton lithium quotidien

Juste de quoi marcher et traverser

L’esplanade glacée sans t’évanouir


Dans leurs bras qu’ils

Touchent enfin le silence

D’un pardessus élimé

lundi 22 octobre 2007

Like A Shot


Bienvenue sur le territoire

Des charlatans tous ces vendeurs

D'orviétan de couilles en or

Alors mon biquet ? Tu vas pas

Mieux depuis la banqueroute ?

Il écoute distrait dans la terreur

Il a essayé de s’en évader

Mais s’est abstenu estropié


Dans cette hésitation infirme

La force d’une ancre le poids

D’une balise près d’un remorqueur

Surpuissant réduit à ce lieu

Il sera passé comme une flèche

Like a shot like a shot

Comme une flèche passé par

Ici comme il aurait pu


Passer ailleurs et plus tôt

Le premier le premier du regard

Sur l’étrave curieusement chaude

Il lui manque une incision l’éclat

Du sang un sang qui tomberait

Dans l’eau déjà sombre un

Spasme le dernier le dernier

Contre le grillage la mort libère


Il a saisi la catastrophe

La corrosion des peintures l’odeur

De la vase il a saisi la catastrophe

Pour la broyer contre l’étrave

L’incision et le sang mauvais

Présages qui paralysent les

Mots un anesthésiant puissant

Pour endormir des troupeaux et des


Troupeaux injections massives

Alors le beau il le saccage

Le saccage c’est un signe pas vrai ?

L’époque est à l’agonie au retour

Des ordures de toutes les couleurs

De tous les excès et de tous les meurtres

Tortures et décrets religieux

Like a shot like a shot

Sur l’étrave il se brise

vendredi 19 octobre 2007

Dans Une Faille

(Oraison 4.0)


Un trash movie sur la colère

Les deuils qui se succèdent

Des personnages en plâtre

C’est ce que nous sommes

Nous sommes du plâtre

Un vernis de légalité

A gloss of legality


Une colère sur un film

Les scènes qui se suivent

Des modèles d’après un original

Répliques en duralumin

Aluminium et cuivre

Modèles d’exposition

Beautifully dressed


Mécaniques précises

Pour des rôles limités

Dans le temps et l’arène

L’arène une cage des fauves

Lorsque tu l’a quittée sans te

Plaindre un bras en moins

Dans la gueule d’un tigre


Autour de Saint-Louis

Dressée pour frapper

J’ai balbutié fièrement

Tout sera fini très vite

Je n’imaginais pas à quel

Point à quelle échéance

A la lumière violente


J’aurais dû m’en douter

Ces personnages si minces

Des esquisses en guise de

Vitraux ils étaient magnifiques

Et souriaient tristement

Si bien habillés de longues

Toges monochromes


D’autres ont sûrement pensé

En invoquant une divinité

Pourvu qu’elle m’évite qu’elle

M’épargne...qu’ils prient si

Cela les console de mon

Côté je t’ai détestée et à travers toi

Toutes les esquisses si fragiles

(De là-haut tu dois apprécier...)

jeudi 18 octobre 2007

Too Many Mistakes


Des épaules larges sanglées

Dans un tee-shirt les avant-bras

Forgés dans la pierre une pierre

De nuit taillée dans la mine

Miné de l’intérieur un plan sur

Des cercles polaires et des lustres

Eclairant le port de Gênes

Invisible pareil à la détresse

Charpente qui vous tourne le dos


Une chambre noire dans un hôtel

Une étoile une chambre noire

Semblable aux nocturnes intérimaires

Ta peau mise à prix comme dans

Querelle : un kil en trop

D’un revers de manche les

Regrets furent balayés et voguent

Dans les fanés la couleur des revers

Brest à l’oeuvre celui de Genet


Les bras n’ont jamais été autant

Musclés des masses d’armes

Tordre les câbles couler du ciment

Ensevelir des tonnes de gravats

La démolition de l’attente et du traître

De la balance ce vendu

Dans un autre pays le transfuge d’une

Affaire enracinée dans la gêne

Tous des crevards et des affamés


La plupart ne méritent pas le prix

De leurs chaussures de chantier

Crevards affamés bons qu’à trahir

A frémir devant le danger

Des goélands sont lancés des

Boomerangs argentins qui passent

Et repassent dans les lustres et

Pétillent les sales bêtes elles ne

Connaissent pas la valeur des dettes


Elles se battent en plein vol

Pour un poisson mort du pain rassis

Des épaules larges et une tête invisible :

Après bien des bassesses on voudrait

Donner le coup de grâce à l’animal

mercredi 17 octobre 2007

Anti-Culture


Un paysage épuisé un cracheur

De feu une odeur de misère

Si seulement tu pouvais encore

Allez allez un petit effort

Si seulement tu pouvais encore

Un collant filé par des chaînes

Un pied enflé comme un pied de porc

La vie la mort des enfants perdus

Des amants déchus menottes aux

Poignets visages abattus


Un homme tombe à la renverse

Fracassée la tête sur le trottoir

The night before : it was a warm night

Le drame se transforme aussitôt

En une prière à la mort et

Ne pense pas t’en sortir

Tu ne t’en sortiras pas sous

Une capuche le tueur est sur tes

Pas sur tes traces sur tes pas

Sur tes traces dans la poussière


Dans ton dos une croix au fer

Comme elle est lourde la fuite

Après ce geste un acte gratuit dans

Un demi-jour au flash Weegee

Un éclair surgit de la bouche d’un

Cracheur de feu cette photo récente

Des gris des blancs des bruns dans

Un cadre un point minuscule qui

Est le spectacle véritable ce qu’il

Fallait démasquer : un homme en feu


Comme elle est usante la course

Les douleurs extrêmes défiant la

Création le sort et le souffle

Toujours après toujours après

Le sort qui galvanise le ciel nocturne

La nuit était si calme si calme

Qu’elle ressemblait au pardon

L’ornement d’une protection

Ce n’était qu’un appât un sursis

Des simagrées : la ville entière te poursuit


Weegee est après toi et pour toujours

mardi 16 octobre 2007

A Sea Of Opportunities


Des opportunités et des menaces

Sur une mer en équilibre coupable

Qui s’écarte formant une autoroute

Maritime motorway of the sea

Venez à moi in one’s declining years

Armez-vous d’un hiver rigoureux

N’oubliez pas de vous noyer

Au passage pour admirer

Les friches les ruines sous-marines


Les motivations se griment et

Se multiplient de véritables joyaux

Sur le sable ramassés par des mains

Inconséquentes qui seraient mieux

Inspirées mais pourquoi l’ignorer ?

La mer s’écarte sur le vide

Ce qu’ils veulent c’est des uniformes

De beaux uniformes et faire du sport

Et hurler des conneries (repeintes en or)


Les strates de guitares dans les

Dépôts berlinois résonnent pour des

Sommets laconiques qui n’apparaissent

Qu’au déclin de la vie cet instant

Où les terres sont submergées par des

Vagues consternées par un purgatoire

Perpétuel : le mal qu’on a fait

Le mal qu’on regarde désarmé

Progressant dans l’insouciance


Il part s’en rend-t-il compte ?

Ou fait-il comme si dans le détachement

La désaffection la négligence un

Océan d’occasions manquées des

Opportunités bientôt obsolètes

Caduques révolues un monde

Sous-marin livré aux algues cireuses

On s’enroule autour de leurs branches

On s’enroule dans leurs draps soyeux


Les hivers se comptent on attend

On se tait je n’ai rien su de lui

Il n’a rien su de moi comme si

Des voleurs avaient dérobé un temps

Vulnérable

lundi 15 octobre 2007

Promised Land


J’imagine après coup : ainsi tout s’arrête

Avant d’avoir commencé avant

D’avoir débuté pour de bon

Deux ou trois pas encore un

Epanchement sur la terre promise

Promised land et tout s’arrête


La norme le minimum standard

Des notes sur un piano des chevaux

Sur une lande rattrapés par des

Paroles scandées pyromanes

Les conditions de la renaissance

Atypique et intarissable


J’imagine tandis que la fumée

Dessine une célébration indécise

Elle me tire de la brûlure in

Extremis et c’est ainsi tous les jours

Tous les jours tous les jours

Je l’attaque elle se cabre


Elle ricane mais bat en retraite

Dans les louanges les reflets imposants

Le tissu dense de la cité une trame

Des itinéraires un trafic chauffé

A blanc le passage des toxines

Comme une pierre de touche


L’épreuve décisive tu la veux ?

Tu veux la précipiter ? Nourris ta

Réflexion ta réflexion et tes erreurs

Les suffrages qui luisent aux esclaves

Sinistres appels sinistres destins

Règle ton ardoise et disparais


Ne me tente pas ne me tente pas

Certains choix sont irrévocables

Et ouvrent des percées hémorragiques

Les heures de pointe aux particules argentées

Perçant les plus solides remparts

Les plus solides les plus sauvages


La sourde multitude aux aguets

Me sort complètement de l’esprit

Jusqu’au rouge du matin récif embrumé

vendredi 12 octobre 2007

Syndrome San Francisco


On se souvient longtemps

Très longtemps de l’impitoyable

Descente au péril de nos fugues

La rue Vauban suivie de la petite

Rue Vauban little San Francisco

La cambrure de la rue écorchée

Glisse devant moi sans tramway

Un transrade et Saint Sauveur

Quel con celui-là...


Il n’a sauvé personne de

L’express il nous a roulé

Dessus à fond la caisse

Attention attention aux lacets

J’ai encore dans la tête des

Images incroyables et belles

Pourvu qu’elles me calment encore

Un peu des semaines des mois

Des années que ça dure...


Des fréquences Idaho une

Anse une crique un golfe amer

Que Morlenn Express ne dessert pas

Accès interdit au public

Le Bindy l’Arun ou le Terenez

N’en connaissent pas l’existence

Faut dire : des fois moi aussi

Je m’y perds dans cette baie

Quel con je fais...


Je voulais j’aurais voulu

De l’imparfait à l’éventuel

Un express direct pour cette anse

D’aliéné l’anse du Caro toute

Empierrée une grève de refus

Et sa toile de Nankin qui

Se tend d’amande et d’aurore

Par paliers toujours davantage

Le monde les choses les gens


Sont en face et si imbriqués

Que le réel semble impossible

Sous la grisaille il y a une pierre

Fine et en relief : un camée

Quant au départ il est

De l’autre côté dans une nuance

Imperceptible sauf de l’anse

De cinglé ou du little San Francisco

To be going downhill or not to be...

jeudi 11 octobre 2007

Suicide Chloé


Tu te balances de droite à gauche

Une ombre sur la façade d’un

Immeuble rose celle d’un arbre

Qui mange des balcons et des fenêtres

Dans une brise légère mais tenace

Ca te tient depuis l’enfance


Ils font de toi un déchet

Dansent un boogie infernal dans

Les flammes des flammes d’abord sacrées

Puis profanes et ludiques pour finir

Dans une vitrine presque à poil

Etat d’ivresse état d’ivresse


Ils amassent et trahissent

Dans la jubilation never fear !

Ne t’en fais pas ne t’en fais pas

Le divertissement dissipera ta peur

Et l’ombre sur la façade la décadence

Qui te berce et te charme hypnose facile


Pense aux arbres qui s’érigent

Des silhouettes fantomatiques le

Soir l’orange vif qui doucement

Se fond dans le gris sacré puis

Profane et ludique enfin à l’heure

De grande écoute autant dire l’enfer


Never fear un slogan asséné

Martelé à l’envi que je flingue en

Mode Accelerator les yeux à

L’ouragan l’ombre d’une lutte

Pour la mémoire sacrée pour le

Temple qu’ils n’auraient jamais dû


Souiller les fils indignes les fils

A renier à brûler à chasser ils

Laissent trop de pauvres trop de

Mensonges et de royalties infâmes

N’en doute pas : ils vont payer leurs crimes

Les enfants errant dans les rues


They have never yet been beaten

Aux postes des munitions prête à bondir ?

Never say die ! FUCK ! FUCK FUCK !

Distinctement un cantique infranchissable

Un magnifique chant de reconnaissance

Pour saluer ta grâce



mercredi 10 octobre 2007

La Pire Des Héroïnes


Tu n’es pas mon héroïne

Puis-je seulement te regarder vivre ?

Voir le temps passer sur ton corps

Ta beauté paralysante n’effraie pas

Les années puis-je un peu l’abîmer ?


Tu n’es pas mon icône

Et je ne te voue aucun culte

Aucune dévotion destructrice

De nos liens authentiques

Ton corps basculera dans l’averse


Pris dans le faisceau d’une lampe

Flood les indices et les doutes

Je peux t’aider je pourrai

T’accompagner dans le trou

Mais tu n’es pas ma déesse


Bientôt tu seras renversée

Les veines miraculées et les

Lèvres prêtes à s’ouvrir au

Drame à l’envol ultime on dira

De toi : she was a handsome woman


Tu étais une belle femme

Ce jour-là je serai là celui

Qui t’aura fait vieillir et qui

Aura vieilli lui-même (peut-être)

Dans ton esprit sûrement


Dans le mien trop d’inspiratrices

Artificielles des lyres peu

Recommandables qui cohabitent

Avec ta sombreur bien plus

Courageuse que la mienne


Toi tu te délites un délire charnel

Violent comme un combat électrique

Bestial à l’instinct et moi je pense

Je reste froid in a solid state

Lamentable à la recherche d’une


Issue impossible d’une issue

Minérale conscient d’être un détenu

La clé dans ma poche de blue-jean

Tu n’es pas mon héroïne c’est une chance

Une malédiction un cauchemar de l’énergie


Qu’on s’acharne à vaincre (in a liquid state)


mardi 9 octobre 2007

Hors Du Temps : S’en Extraire


On devine des quartiers

Derrière les masses sombres

Les dégradés et les flous

Béni soit le bleu indéfini

Le bleu qui se noie à l’infini

Béni soit le blanc sans limites

Le blanc qui resplendit à la scission


Capitale d’une métropole

Métropole en rémission éprise

D’une jeunesse inespérée

Inespérée et cruelle comme

Toujours les promesses

D’éternité la seule chose

Qui ne pourrit jamais


C’est le marbre et même lui

Se lézarde à la fin comme

Fragilisé par des coups répétés

Les coups des nuits froides

Ces notes qui compriment les

Poitrines et serrent les coeurs

Défibrillateurs et pacemakers


L’impérissable l'invincible

sont invisibles ils se reposent

Désargentés hors du temps

Au hasard : un promeneur

Découvrant un cadavre rue

De Denver qui dominait

Le destin l’inertie faute


De l’errance à conquérir

Il me suffit de dépasser

Les couleurs qui faseyent

Et le jais s’éternise le paysage

S’immobilise dans les yeux qui se

Ferment et disparaît après

Un long voyage solitaire


The shadow of war

The shadow of death :

Elles cernent le présent et

L’enferment dans un monde clos

Au hasard des vies insurgées


lundi 8 octobre 2007

Rusty Nail Au Bar

(The Evils Of Drink)


Et me voilà à franchir le pas

Et me voilà à fourguer

Des cartons de cigarettes

Et me voilà à mélanger

De la liqueur au whisky

Rusty Nail clou rouillé

Un surnom salement gagné


Une journée dans le miroir

Et me voilà dans un cimetière

Où est ma tombe ? Un jolie croix

Plantée sur mon torse

On me dit imprécateur

Je ne suis que malheureux

De l’innocence violée


Il serait préférable de ne pas

Savoir ou comprendre

De ne rien apprendre des

Saletés galopantes

Dans la main une poignée

De clous rouillés la main

Refermée sur des vociférations


Et voilà un surnom glané au

Comptoir du Dirty Martini

Trouble et sale comme

Du miel de bruyère récupéré

Dans un foutu caniveau près

D’où vous voulez un coin

Dans la ville à l’écart


Forcément pas dans le centre

Rusty Nail n’y traîne plus

La main rouillée et ses paquets

De contrebande refilés au nom

De noirs sentiments

Hé ! C’est Rusty ! Et ses

Cadeaux empoisonnés


La cigarette du condamné

Pour la gorge et les poumons

Je casse les prix mon nom

C’est Rusty Nail une main pourrie

Qui repousse le moment fatal

L’autre encore valide qui retient

Les plaies sociales et l’infortune

Le malheur : Rusty comme evildoer

vendredi 5 octobre 2007

Kill The Poetry


Ce n’est pas sans raison

Que l’on fronce les sourcils

Oh je veux me battre

Oh je veux te suivre

Non ce n’est pas sans raison

Que l’on se penche au-dessus

De l’abîme avec la ferme intention

De tuer la poésie


Kill lyric poetry kill !

Sous les traits d’un homme

Malade des accords caressants

Déchirent des histoires un

Peu particulières il y avait

De l’espoir il y avait un

Avenir il n’y a plus rien

Des brisures électroniques


De l’exigence de la tristesse

Des portes qui pivotent et

Convergent sous les traits

Contemporains d’une pensée

Orpheline I don’t know why

I don’t know why tout s’est

Ecroulé effondré pour se relever

Et partir avec le vent de la cendre


Je ne suis qu’un tas de cendre

Perdu le sourire dans la chaleur

De mon briquet qui me parle

Comme un frère encerclé

De tours et d’une foule volontaire

Elle a décidé pour nous c’était hier

Des travaux boulevard Sébastopol

Un chien noir sur la banquette arrière


Qui court après des lambeaux

A rassembler avant la mutation

L’effondrement total des histoires

Intimes et collectives le soufre et le

Safran pour le guider impérial

Vers sa cible et Dieu sait que les

Mauvaises nouvelles courent vite

Bad news travels fast...Oh ça oui...


jeudi 4 octobre 2007

Dealing In Drugs


Des formes montent des dépouilles

Pleines de glaces et de prières

Sur les coques froides râpeuses

Et rouillées une ville lointaine

Qui s’efforce de respirer

Dans un port qui s’efforce de rester

En vie cloaked in mystery

Sous le couvert de la nuit


De cette formule anglaise

J’essaie de repartir en quête d’un

Personnage énigmatique une fresque

Difficile à reprendre au passé

Il a si bien compris la puissance

Du secret la rage d’un récit

Qu’il monnaye cher sa marchandise

Le fumier caché sous le porche


D’un entrepôt d’où s’échappent

Des odeurs animales et humaines

Je l’attends ravagé par l’angoisse

Du vide (quand pourrai-je repartir ?)

Les projecteurs semblent se réjouir

Du vice qui s’étale malhabile ou

Lascif si près des étincelles jaunes

Sur la peau découverte une mince lame


Comme un frisson à la surface

Ocre c’est tout ce qu’ils peuvent

Eclairer dévoiler de la transaction

Sur un fil des flots qui frappent

Doucement le quai et les idées

J’en étais aux tensions informes

Où le monde dérive à ce départ

Furieux : fonce dans la ville !


Un départ fulgurant brisé net perdu

Dans un territoire rempli de signes

Anciens de morts et de souvenirs

Familiers qui se sont éteints comme

S’éteint un homme : entouré de mystères

La suite est à écrire sous tension

Under the cloak of night

La main sur un visage inconnu


mercredi 3 octobre 2007

A Love Song

(Sad To Say)


S’il te plaît détourne-toi

De moi pars vite ailleurs

Ecris sur moi si tu veux

C’est le meilleur service

Que je puisse te rendre

Te contaminer à la fiction

A la fiction chevauchée


Pour que certains vivent

D’autres doivent mourir

Ils le doivent leur vie à la

Fiction de la vie à trépas

Juste pour un regard

Tu es tout pour moi

Des heures de lumière


Dans mon océan de noirceur

Celle qui marque le visage

Mais je m’incline je laisse

Les marques se multiplier

Qu’elles prospèrent et

Enfantent de mirages

Que je dois porter seul


Déjà ils m’appellent

Ils coupent les amarres

Une à une afin que je te

Lâche le bras et me portent

Vers des désordres vaporeux

Un brouillard séraphique

Des morceaux de Mazzy Star


Que s’infiltrent les carences

L’effacement les lacunes et

Les manques que je supporte

De plus en plus mal

Par mégarde rue Pasteur

J’ai été saisi par l’évidence

Le pardon et les ombres la méprise


La méprise s’est invitée

Elle a été honnête comme si

Elle voulait me donner

Une dernière chance (sad to say...)